Escadron BRAVO & Cie

Escadron BRAVO & Cie

Marqué au fer jaune

Marqué au fer jaune.                              EN Word

 

 

                     En tant que jeune sous officier, le fait de monter de garde comme chef de poste était évidement fréquent.

 

                     Au milieu des années ’70 cela se faisait en BD (*) n° 1 qui devait être « impeccable » ce qui signifiait : propre, et parfaitement repassé en mettant bien en valeur les différents plis.

 

                     Cela coule de source mais pour le célibataire que j’étais à l’époque, ces exigences n’étaient pas toujours faciles à satisfaire sachant que nous n’avions qu’un seul uniforme de ce type.

                     Tout le monde ne pouvait en effet disposer d’un fer à repasser et bien sûr d’une machine à laver donc il fallait pouvoir se débrouiller car ce même uniforme devait également servir pour les parades.

 

                      Un matin me voici donc au « garde à vous » inspecté par l’adjudant de semaine qui me fait remarquer que mon pantalon présente des signes évident de manque de repassage et  m’ordonne de corriger le problème pour la parade de remise de ma garde le lendemain.

 

                      Ayant réussi à me faire prêter un fer à repasser parmi les collègues de mes sentinelles,

    j’attendis la nuit pour me confectionner dans un des cachots un endroit plat à l’aide de couvertures ABL pour m’occuper des plis incriminés.

                     Les couvertures 2° choix ne sentant pas très bon et pour éviter de communiquer cette odeur à mon pantalon, je décidais de plier un tissus neutre que j‘avais sous la main qui n’était autre que le drapeau belge.

                     Déculotté, je perfectionnais les plis quand le fer quitta brièvement la surface feutrée pour toucher le support  tricolore qui fondit instantanément ! Laissant dans le jaune un trou triangulaire.

                     Enfer ! Par son aspect feutré ce drapeau ne semblait pas être en acrylique et je me demandais bien quelle réaction allait avoir l’adjudant de semaine en voyant les dégâts à nos couleurs.

                    Mon équipe rigolait bien, je n’en menait pas large mais au petit matin j’avais décidé de ne rien dire et de confier le drapeau plié à une de mes sentinelles pour la parade de garde.

                   L’adjudant de semaine fut satisfait du soin que j’avais apporté aux plis de mon BD mais j’appréhendais les instants qui suivraient.

                   Tous mis en position pour le levé des couleurs, nous assistâmes à leur montée laissant apparaître ce trou horrible et triangulaire et je crus bien voir la bulle de stupeur émise par notre adjudant de semaine. 

 

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                   Mais contre toute attente, celui-ci (pragmatique) compris immédiatement la situation et contrairement à mes inquiétudes, il donna des instructions au brigadier de pose montant pour remplacer par un neuf le drapeau échaudé.

                   Aujourd’hui encore, je trouve que tout cela c’est bien terminé mais ça démontre encore que l’esprit RECCE n’est pas une affabulation car plutôt que de hurler et de perdre son sang froid notre adjudant de semaine à fait preuve d’un grand flegme en adaptant instantanément son attitude.

 

CENIER Maurice  19 octobre 2013



15/12/2013
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