MIRACLE au 3BR
Miracle au 3BR
Juin au camp de Bergen.
Ce sont les premières grosses chaleurs de cet été (sans doute 1977).
Nous effectuons depuis ce matin des «Run’s » de tirs en coordination avec une section de voltigeurs sur ce stand que je découvre.
En effet, son format ne permet que l’utilisation des calibres inférieurs à 20mm les véhicules des pelotons recce n’y utilisant que leur mitrailleuse coaxiale.
Par contre il permet de bien s’entrainer à rester alignés et de s’adapter aux rythmes de chacun.
Les tirs en rafales de nos MAG nous enfument puis c’est la poussière qui nous assaille lors de nos changements de positions.
La chaleur ajoutant encore à l’inconfort, je décide de mettre l’appareil NBC en marche malgré que ce ne soit pas très orthodoxe, ça marche et nous apporte un air frais tout en le renouvelant.
Le tir terminé, nous rejoignons alors le parking pour remettre le véhicule en ordre.
Plusieurs CVR-T y sont stationnés en file et nous prenons notre place quelques mètres devant un véhicule sur lequel nos mécaniciens s’affairent à remplacer le joint du réservoir.
Lorsqu’il est plein ce réservoir constitué d’une vessie souple contient 423 litres d’essence, et il est solidarisé à la coque du véhicule par l’intermédiaire d’une plaque boulonnée ovale équipée du dispositif de jauge.
Le tout n’est accessible que par le compartiment de combat via la tourelle.
Notre courageux cependant un peu téméraire chef de section maintenance y est à l’œuvre avec en bouche un tuyau censé lui permettre de respirer autre chose que des vapeurs d’essence.
Ses adjoints juchés sur le véhicule sont munis de grands extincteurs.
Nous sommes occupés à récupérer les vidanges résultantes de nos tirs me débattant avec le sac à douilles coincé quand un bruit sourd nous provient du dehors.
Nous émergeons rapidement de la tourelle pour voir les deux mécaniciens asperger de leur extincteur l’intérieur du véhicule en réparation.
Les flammes sont rapidement éteintes mais notre brave collègue est extrait de ce piège qui aurait pu lui être fatal avec cependant quelque graves brûlures principalement aux mains.
Rapidement évacué vers l’hôpital dont il nous reviendra avec les mains bandées, c’est sans se départir de son humour qu’il nous racontera son aventure qui aurait pu virer au cauchemar.
Il faut avoir connu nos unités de combat et notre motivation de rester opérationnels pour pouvoir comprendre que l’on ait osé prendre de tels risques pour rendre au plus vite à son équipage un véhicule réparé.
Si la guerre froide avait tourné en conflagration ce sont ces mécanos là et non des grattes papiers qui auraient fait la différence.
CENIER Maurice le 13/03/2018
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