Escadron BRAVO & Cie

Escadron BRAVO & Cie

On tourne en rond

 ON TOURNE EN ROND                en Word   en PDFBergen_Training_Area.png

 

05h00 d’un matin d’avril 1980, nous assistons à l’OGp(*) dans la tente PC  de Bravo quelque part dans une zone de dispersion à Bergen Höhne.

 

Le CHALREC pour lequel nous nous préparons depuis quatre mois commence par l’épreuve tactique d’escadron.

               

               Après un ordre court, nous embarquons à bord de nos véhicules et l’énorme colonne se met en branle avec d’emblée une certaine difficulté.

              

              Le peloton three zero n’est cette fois pas en tête et je dois bien dire que cela me contrarie car j’ai tout de suite la sensation d’être piégé dans un bouchon où nous n’avançons que par à-coups alors que nous devons occuper notre position de combat pour 11h00.

 

              Après une longue période à ce rythme, je commence à me demander si  nous parviendrons à atteindre notre objectif mais, avec le silence radio, il est assez difficile de savoir ce qui se passe en tête pour provoquer une telle inertie.

 

               Il se murmure cependant que ce serait des incidents injectés par le jury qui provoquent ces blocages.

 

               Nous sommes à l’arrêt le long d’un pré marqué d’un panneau jaune portant l’inscription du lieu où nous sommes « Westenholtz » je crois(*), j’en profite pour me percer une boite de lait concentré sucré que je gobe aussitôt.

 

               Nous redémarrons pour être de nouveau à l’arrêt 200 mt plus loin le long d’une colline boisée mais cette fois, j’en ai mon compte et soudain je dis à Claude, mon super chauffeur de faire monter notre Scorpion à gauche entre les arbres tout en faisant à Guy des signes de me suivre à bord de son Scimitar.

 

              Je cherche la direction sur ma carte me fiant surtout à mon instinct quand, peu après, nous croisons un chemin parallèle et en surplomb de celui qu’on vient de quitter.

 

              J'essaie de contourner l’obstacle invisible mais je dois bien avouer qu’après quelques changements de direction je ne reconnais plus rien sur ma carte.

             Je continue néanmoins à chercher une ligne d’arrêt sans encore la rencontrer.

 

             Après 20 minutes je décide d’essayer de faire le point avec Guy et je décide de m’arrêter.

             Alors que je lève les yeux de ma carte, nous regardons autour de nous et là, juste à côté de mon véhicule je remarque un objet familier… c’est un panneau jaune avec l’inscription « Westenholtz » !!!!!!!

 

             Horreur ! Nous sommes revenus au même point sauf que l’escadron a totalement disparu.

             Heureusement, je suis maintenant sûr de ma position mais il ne reste que 45 minutes pour arriver à l’endroit prévu.

 

             Nous repartons en trombe dans la bonne direction secondés par les six cylindres du « Jaguar 4,2lt» qui nous permettent de « foncer » littéralement sur les petits chemins quadrillant la forêt.

 

             A un carrefour, B72 nous confirme que la direction est correcte mais pas de temps à perdre et soudain la route au-delà de laquelle se trouve notre position de combat nous apparait.

 

             Aussitôt, nous positionnons les deux véhicules dans la direction d’observation indiquée lors du briefing.

 

             A notre gauche à 500 mt, j’aperçois le B75 d’Yves mais aucunes traces du reste de l’escadron bravo !

 

            Je commence à me demander si je ne me suis pas trompé, quand arrive une jeep land rover ayant à son bord le jury et notre commandant d’escadron.

 

            Il est l’heure prévue mais j’apprends que seule une minorité d’éléments dont B75 et nous (B35/32) sommes arrivés à notre emplacement.

            Incroyable quand je pense que j’ai eu le temps de me perdre puis de retomber sur mes pattes pour enfin et in extrémis remplir ma mission.

 

            Les autres véhicules sont dans les bois mais bien que je ne regrette pas mon initiative j’évite toute fanfaronnade sachant que je n’étais pas censé prendre la tangente.

 

            Cependant le sourire de mon commandant d’escadron me rassure car voici une poignée de points épargnée pour cette épreuve.

 

             Malgré les trente-sept années écoulées, les souvenirs du CHALREC restent vivaces et à l’heure où on parle beaucoup de notre armée en termes contrastés, on aimerait tant qu’elle ne soit pas laissée pour compte.                                                                      

 

CENIER Maurice 24/06/2017

(*) Nom du lieu non garantis

(*) OGp = ordre groupe

 

 



24/06/2017
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