Escadron BRAVO & Cie

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Porté disparu?

Porté disparu ?                                                                                                       en Word

                   Dire que les FTX étaient  fatigants serait un euphémisme.

                   Il faut admettre que la seconde semaine d’exercices était assez intense, l’absence quasi  permanente de sommeil ponctuée de périodes d’excitation, les conditions climatiques et j’en passe… pouvaient donner lieu à des situations parfois dangereuses mais plus souvent cocasses.

 

                   Une partie de la nuit, j’avais avec mon équipage à bord de notre Scorpion renseigné le PC sur le franchissement à guet de la Weser par un grand nombre de Léopard 2 allemands.

                   Puis ayant rejoint le PC de notre commandant d’escadron vers deux ou trois heures du vendredi matin je marquais ma carte à l’OGroupe pour la mission du jour.

 

                   Plus tôt dans la journée le véhicule de mon chef étant tombé en panne, « B6 » m’avait désigné comme chef d’un peloton réarticulé composé de mon scorpion, un scimitar (Alain) et un spartan (Eric).

 

                   Nous avions pris position pour effectuer  le « jalonnement *», un art extrêmement délicat qui demande beaucoup d‘attention et des réactions qui excluent la moindre hésitation.

                  Je demande à Alain de se positionner avec son scimitar 50 mètres à ma droite et à Eric idem à ma gauche tout trois en lisière d’un bois.

 

                 Un temps s’écoule et puis tout devient bizarre,… je me souviens du message ordonnant  le décrochage me parvenant en vrillant mes oreilles, j’émerge de ma tourelle, je fais signe à Alain de me suivre et je regarde à ma gauche pour demander à Eric de faire pareil mais à ma grande surprise je constate que le spartan s’est totalement volatilisé!!!

                 Je ne comprends pas comment j’ai pu perdre un véhicule et tout son équipage, j’interroge  Alain du regard  mais il ne semble pas pouvoir me rassurer.

         

                 Nous traversons le bois et je contacte B6 pour tenter de me justifier de la perte d’un élément et je lui invente que le spartan n’a pas réussi à nous suivre.

                 Sa réponse m’étonne  car il me dit qu’il l’a vu se diriger vers le Nord ! (direction de l’ennemi)

                 Attendant de comprendre, je garde mes interrogations  pour moi.

 

                 Mais la mission continue,  nous sautons de positions en positions au grès des mouvements ennemis et vers 16h00 c’est la fin de l’FTX mais notre « brave B35 » est stationné au bord d’une route, moteur au ralenti et nous y sommes tous profondément endormis sur nos sièges.

                 C’est le capitaine Laloux (B6) qui nous réveille non sans avoir dû escalader le véhicule.

 

                 Nous rejoignons un point de regroupement puis c’est la gare où j’imagine retrouver enfin Eric et son équipage mais j’ai beau chercher… l’embarquement se termine sans lui et notre train s’ébranle.

                 Bientôt nous retrouvons Arnsberg où nous remettons en état et remisons le matériel.

 

                 Lundi la routine du quartier reprend et curieusement personne ne parle de l’absence de mon coéquipier.

                 Soudainement vers 11h00 un spartan arrive au corps de garde ! C’est Eric et tous ses  hommes, je cours vers lui pour savoir………….. Son explication est courte et simple.

 

               « Maurice, je suis venu sur ta tourelle te dire que j’avais perdu mes jumelles à la position précédente et que je retournais les chercher » alors tu m’as dit « pas de problème Eric, vas-y ! »

 

                 C’est seulement à ce moment que je réalise que, bien qu’ayant répondu,  je dormais en fait profondément à cet instant et mon canonnier  Francis d’en rajouter en me décrivant aux mêmes moments faisant des rapports d’observation imaginaires dans l’interphone en rêvant à haute voix.

 

                                Une histoire à dormir debout qui a cependant bien fini.                               

Maurice CENIER

*Jalonner : attitude du Pl Recce qui consiste à renseigner sur la progression de l’ennemi en le précédant et sans se faire repérer ni accrocher.



23/09/2014
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